NON-LIEU DANS L'AFFAIRE DE NANTES
Le professeur Jean-Claude Rivière, rapporteur de la thèse
d'Henri Roques sur Gerstein («la thèse de Nantes»), avait été accusé par
Alain Devaquet, ministre de l'Éducation nationale, de faux en écritures
publiques en raison de la présence sur le procès-verbal de soutenance d'une
fausse signature, d'ailleurs superfétatoire. Le recteur Jean-Claude Dischamps,
avec le concours particulièrement complaisant du doyen Paul Malvy, avait remis
au ministre un rapport qui n'était — en particulier sur le point de la fausse
signature — qu'un réquisitoire aussi venimeux que hâtif.
Le 5 mai 1988, le professeur était inculpé pour complicité de faux en
écritures publiques.
Le 26 octobre 1990, le juge d'instruction du tribunal de Nantes, saisi de
l'affaire, vient de rendre une ordonnance de non-lieu dont la motivation est
accablante pour les accusateurs de J.C. Rivière.
L'affaire était grave ; en cas de renvoi devant la chambre d'accusation et
d'une décision de poursuite, elle aurait entraîné, pour le professeur, une
révocation par le conseil de discipline puis une comparution en cour d'assises.
En 1986, la grande presse avait vu dans cette affaire l'occasion de dénoncer
une fois de plus les «faussaires» qu'étaient, paraît-il, les révisionnistes
; la thèse d'Henri Roques en subissait un préjudice ; les trois membres du
jury (les professeurs Allard, Rivière et Zind) apparaissaient comme les
complices de ces prétendus faussaires. Sur le «faux en écritures» on se
reportera à Libération (3 juillet 1986, p. 16) et Le Monde (4
juillet 1986, p. 4). Ni Libération, ni Le Monde, ni aucun organe
de la grande presse n'ont informé leurs lecteurs de l'ordonnance de non-lieu.
J.C. Rivière avait été suspendu d'enseignement et soumis à une expertise
psychiatrique. En dépit de ses qualités de professeur et de chercheur qui lui
ont valu une renommée internationale, il n'a plus le droit d'exercer ses
activités à l'Université de Nantes. A l'instar du professeur Faurisson, il
est détaché au Centre national de télé-enseignement situé à Vanves. Au
milieu des épreuves qu'il lui a fallu traverser, il a rencontré un habile et
tenace défenseur en la personne de Me Vigouroux, avocat au barreau de Nantes.
Quant à A. Devaquet, il reconnaîtrait aujourd'hui avoir été «mal informé»
de l'affaire.
Revue d’Histoire Révisionniste, n° 3, novembre-décembre 1990 – janvier 1991, p. 207-208
Retournez à la table de matières de RHR n° 3