SIMON WIESENTHAL,
LE FAUX �CHASSEUR DE NAZIS�

(Article paru en anglais dans The Journal of Historical Review, hiver 1989-1990, vol. 9, n� 4)

Mark Weber

Simon Wiesenthal est une l�gende vivante. En ao�t 1980, au cours d'une c�r�monie officielle � la Maison Blanche, le pr�sident Carter, les larmes aux yeux, offrit au plus c�l�bre �chasseur de nazis� du monde une m�daille d'or sp�ciale que lui d�cernait le Congr�s am�ricain. En novembre 1988, le pr�sident Reagan fit son �loge en le pr�sentant comme l'un des �vrais h�ros� de ce si�cle.
S. Wiesenthal est titulaire de la plus haute d�coration de l'Allemagne de l'Ouest et l'une des plus c�l�bres organisations mondiales en faveur de l'Holocauste porte son nom : le Centre Simon Wiesenthal de Los Angeles. Le d�funt Laurence Olivier le repr�senta � l'�cran sous des traits flatteurs dans le film d'imagination tourn� en 1978, �The Boys from Brazil�, et Ben Kingsley interpr�ta son r�le dans une dramatique r�alis�e pour la t�l�vision en avril 1989, �The Murderers among us : The Simon Wiesenthal Story� [Les assassins sont parmi nous : l'histoire de Simon Wiesenthal].
La r�putation de Wiesenthal est imm�rit�e. L'homme que le Washington Post appelle �l'Ange vengeur de l'Holocauste� a un lourd dossier pour ce qui est du peu de souci ou du m�pris de la v�rit� [1]. Il a menti sur sa propre exp�rience de la guerre. Il a d�natur� ses r�alisations en mati�re de �chasse aux nazis� dans l'apr�s-guerre et r�pandu d'abominables mensonges au sujet de pr�tendues atrocit�s allemandes. Il n'est certainement pas une autorit� morale.

Des versions diff�rentes

Szymon (Simon) Wiesenthal est n� le 31 d�cembre 1908 � Buczacz, ville de la province de Galicie en Autriche-Hongrie (aujourd'hui Buchach en Ukraine sovi�tique). Son p�re �tait un riche marchand de sucre en gros.
Malgr� tout ce qu'on a �crit � son sujet, ce que Wiesenthal a fait pendant les ann�es de guerre sous l'occupation allemande n'est pas encore bien clair. Dans trois r�cits distincts de ses activit�s pendant la guerre il a fourni des versions qui divergent de fa�on troublante. Le premier r�cit fut livr� sous serment, en mai 1948, au cours d'un interrogatoire de deux jours conduit par un repr�sentant de la commission am�ricaine des crimes de guerre � Nuremberg [2]. Le deuxi�me est un r�sum� de sa vie, que Wiesenthal a fourni en janvier 1949 lors d'une �Demande d'aide� aupr�s du Comit� international des r�fugi�s [3]. Et le troisi�me est son autobiographie, The Murderers Among Us [Les assassins sont parmi nous], publi�e pour la premi�re fois en 1967 [4].

Ing�nieur sovi�tique ou ouvrier m�canicien ?

Au cours de son interrogatoire de 1948, Wiesenthal d�clara que, �entre 1939 et 1941�, il avait �t� un �ing�nieur en chef sovi�tique travaillant � Lvov et � Odessa� [5]. Sa d�claration de 1949 est compatible avec la pr�c�dente puisqu'il y dit avoir travaill�, de d�cembre 1939 � avril 1940, comme architecte � Odessa, le port de la Mer Noire. Mais, d'apr�s son autobiographie [publi�e en 1967], il avait pass� la p�riode de mi-septembre 1939 � juin 1941 � Lvov, sous administration sovi�tique, o� il avait travaill� �comme m�canicien dans une usine qui produisait des ressorts de lits� [6].

�Une libert� relative�

Apr�s que les Allemands eurent pris le contr�le de la Galicie en juin 1941, Wiesenthal fut intern� pendant un certain temps dans le camp de concentration de Janowska pr�s de Lvov, d'o� il fut transf�r� quelques mois plus tard dans un camp qui, � Lvov, �tait affili� aux ateliers de r�parations (OAW) de la Ostbahn (chemins de fer de l'Est) en Pologne sous administration allemande. Wiesenthal a rapport� dans son autobiographie qu'il y travaillait �comme technicien et dessinateur�, qu'il y �tait plut�t bien trait� et que son sup�rieur imm�diat, un homme �secr�tement antinazi�, lui avait m�me permis de poss�der deux pistolets. Il avait son bureau � lui dans une �petite baraque de bois� ; il y jouissait d'une �libert� relative et on lui permettait de se promener partout autour des chantiers� [7].

Un partisan arm� ?

Le fragment suivant de la vie de Wiesenthal � d'octobre 1943 � juin 1944 � est le plus obscur et ses r�cits sur cette p�riode sont contradictoires. Lors de son interrogatoire de 1948, Wiesenthal d�clara qu'il s'�tait enfui du camp de Janowska, � Lvov, pour joindre un �groupe de partisans qui op�rait dans le secteur de Tarnopol-Kamenopodolsk� [8]. Il dit : �J'ai �t� partisan du 6 octobre 1943 jusqu'au milieu de f�vrier 1944� et d�clara que son unit� s'�tait battue contre les forces ukrainiennes, � la fois de la division SS �Galicie� et des forces partisanes ind�pendantes UPA [9].
Wiesenthal dit avoir eu rang de lieutenant, puis de major, et avoir �t� responsable de la construction de blockhaus et de lignes de fortifications. Tout en restant dans le flou, il laissa entendre que cette unit� (suppos�e) de partisans faisait partie de l'Armia Ludowa (�Arm�e du Peuple�), force militaire communiste polonaise cr��e et contr�l�e par les Sovi�tiques [10].
Il dit qu'avec d'autres partisans il s'�tait gliss� dans Lvov en f�vrier 1944, o� ils furent �cach�s par des amis du groupe de l'Armia Ludowa�. Le 13 juin 1944, son groupe fut captur� par la police secr�te militaire des Allemands. (Alors que les partisans juifs qui se cachaient �taient souvent fusill�s, Wiesenthal rapporte que, pour une raison ou pour une autre, il fut �pargn�.) Wiesenthal raconta � peu pr�s la m�me histoire dans sa d�claration de 1949. Il affirma qu'il s'�tait enfui de captivit� au d�but d'octobre 1943 et qu'ensuite il �avait combattu contre les Allemands comme partisan dans la for�t� pendant huit mois � du 2 octobre 1943 � mars 1944. Apr�s quoi, il �s'�tait cach� � Lvov de mars � juin 1944.
Dans son autobiographie de 1967, Wiesenthal raconte une histoire totalement diff�rente. Il rapporte qu'apr�s sa fuite des ateliers de r�parations de l'Ostbahn le 2 octobre 1943, il v�cut en se cachant chez diff�rents amis jusqu'au 13 juin 1944, quand il fut d�couvert par la police allemande et polonaise et renvoy� en camp de concentration. Il ne fait aucune allusion � une adh�sion comme partisan ou � une activit� comme tel [11].
Selon, � la fois, son interrogatoire de 1948 et son auto-biographie de 1967, il tenta de se suicider le 15 juin 1944 en se tailladant les poignets. Un fait digne d'attention, n�anmoins : il fut sauv� de la mort par des m�decins allemands SS et se r�tablit dans un h�pital SS [12]. Il resta au camp de concentration de Lvov �avec double ration� pendant un certain temps, et ensuite, raconte-t-il dans son autobiographie, il fut transf�r� vers divers camps de travail. Il passa les mois chaotiques restants, jusqu'� la fin de la guerre, dans diff�rents camps et fut lib�r� de Mauthausen (pr�s de Linz) par les forces am�ricaines le 5 mai 1945 [13]. Wiesenthal s'est-il invent� un pass� de partisan h�ro�que ? Ou a-t-il essay� plus tard de supprimer les traces de son �pisode de combattant communiste ? Ou la v�ritable histoire dans son ensemble est-elle tout autre � et il aurait trop honte � le reconna�tre ?

Les mythes de Mauthausen

Avant le �chasseur de nazis� il y eut le propagandiste trompeur et sans scrupules.
En 1946, Wiesenthal publia KS-Mauthausen, un livre qui fit sensation et qui contient principalement ses propres croquis d'amateur cens�s repr�senter les horreurs du camp de concentration de Mauthausen. Un dessin repr�sente trois d�tenus attach�s � des poteaux et sadiquement mis � mort par les Allemands [14].
Le croquis est un faux complet. Il a �t� copi� � avec quelques modifications mineures � � partir de photographies qui ont paru dans la revue Life en 1945, qui rappelle par une photographie la fusillade, en d�cembre 1944, par un peloton d'ex�cution, de trois soldats allemands qui avaient �t� surpris en train d'espionner derri�re les lignes au cours de la �Bataille des Ardennes� [15]. La source du dessin de Wiesenthal est instantan�ment �vidente � quiconque compare ce dessin aux photographies de Life [16].
Le caract�re irresponsable de cet ouvrage appara�t aussi dans la tr�s longue citation qu'y donne Wiesenthal des suppos�s �aveux sur son lit de mort� du commandant de Mauthausen Franz Ziereis, selon lesquels quatre millions de gens furent gaz�s avec du monoxyde de carbone au camp satellite de Hartheim situ� � proximit� [17]. Cette all�gation est totalement absurde et plus aucun historien s�rieux de l'Holocauste ne l'accepte [18]. En outre, selon les �aveux� de Ziereis cit�s par Wiesenthal, les Allemands sont cens�s avoir tu� en outre dix millions de personnes en Pologne, en Lituanie et en Lettonie [19]. En fait, ces �aveux� sont totalement faux et ont �t� obtenus sous la torture [20].
Des ann�es plus tard, Wiesenthal mentait encore au sujet de Mauthausen. Dans une interview donn�e en 1983 au quotidien am�ricain USA Today, il s'exprimait ainsi sur son exp�rience � Mauthausen : �J'�tais l'un des 34 prisonniers survivants sur les 150 000 qui avaient �t� mis l�.� [21]. C'est un pur mensonge. Les ann�es ont apparemment �t� rudes pour la m�moire de Wiesenthal, puisque, dans sa propre autobiographie, il �crivait que �pr�s de 3 000 prisonniers sont morts � Mauthausen apr�s notre lib�ration par les Am�ricains le 5 mai 1945� [22]. Une autre ancienne d�tenue, Evelyn Le Ch�ne, rapporte, dans son ouvrage classique sur Mauthausen, qu'il y avait 64 000 d�tenus dans le camp lorsqu'il fut lib�r� en mai 1945 [23]. Et selon l'Encyclopaedia Judaica, au moins 212 000 prisonniers ont surv�cu � l'internement dans le complexe du camp de Mauthausen [24].
Apr�s la guerre, Wiesenthal travailla pour le bureau am�ricain des Services strat�giques [OSS] (pr�curseur de la CIA) et pour le service de contre-espionnage de l'arm�e am�ricaine (le CIC). Il fut aussi vice-pr�sident du Comit� central juif de la zone d'occupation am�ricaine en Autriche [25].

Le �savon humain�

Wiesenthal a fait circuler et croire � l'une des l�gendes holocaustiques les plus calomnieuses, � savoir l'accusation selon laquelle les Allemands fabriquaient du savon � partir des cadavres de juifs assassin�s. Selon cette fable, les lettres �RIF� inscrites sur les pains de savon fabriqu�s par les Allemands signifiaient, � ce que l'on pr�tend, �Pure graisse juive� (Rein j�disches Fett). En r�alit�, ces initiales signifiaient �Centre national pour l'approvisionnement en graisse industrielle� (Reichsstelle f�r industrielle Fettversorgung) [26].
Wiesenthal a assur� la promotion de la l�gende du �savon humain� dans des articles publi�s en 1946 dans le journal de la communaut� juive autrichienne, Der Neue Weg [La nouvelle voie]. Dans un article intitul� �RIF�, il �crivait :

Les terribles mots �Transport pour savon� furent entendus pour la premi�re fois � la fin de 1942. C'�tait dans le Gouvernement g�n�ral [de Pologne] et l'usine se trouvait en Galicie, � Belzec. D'avril 1942 � mai 1943, 900 000 juifs furent utilis�s comme mati�re premi�re dans cette usine.

Apr�s la transformation des cadavres en diverses mati�res premi�res, �crivait Wiesenthal, �Le reste, les d�chets graisseux r�siduels, �tait employ� � la production de savon.� Il poursuivait ainsi :

Apr�s 1942, les gens dans le Gouvernement g�n�ral savaient tr�s bien ce que signifiait le savon RIF. Le monde civilis� ne peut pas imaginer la joie que ce savon procurait aux nazis du Gouvernement g�n�ral et � leurs femmes. Dans chaque morceau de savon, ils voyaient un juif qui avait �t� magiquement mis l� et qu'on avait ainsi emp�ch� de devenir un second Freud, Ehrlich ou Einstein [27].

Dans un autre article plein d'imagination publi� en 1946, intitul� �L'usine de savon de Belzec�, Wiesenthal pr�tendait que des masses de juifs avaient �t� extermin�es dans des douches par �lectrocution :

Les gens, serr�s les uns contre les autres et entra�n�s par les SS, les Lettons et les Ukrainiens, franchissent la porte ouverte pour se rendre au �bain�. Cinq cents personnes pouvaient tenir en m�me temps. Le plancher de la �chambre de bain� �tait fait de m�tal et des pommes de douches pendaient au plafond. Quand la pi�ce �tait pleine, les SS envoyaient les 5 000 volts du courant �lectrique � travers la plaque de m�tal. Au m�me moment, de l'eau se d�versait des pommes de douches. Un cri bref, et l'ex�cution �tait termin�e. Un m�decin chef SS nomm� Schmidt v�rifiait � travers un �illeton que les victimes �taient mortes. On ouvrait la deuxi�me porte et le �commando des cadavres� p�n�trait et enlevait rapidement les morts. Tout �tait pr�t pour les 500 suivants [28].

Aujourd'hui, aucun historien s�rieux n'accepte les l�gendes selon lesquelles des cadavres de juifs �taient transform�s en pains de savon ou que des juifs �taient tu�s par �lectrocution � Belzec (ou ailleurs).
Cette fa�on pleine d'imagination qu'a Wiesenthal de concevoir l'histoire ne se limite pas au vingti�me si�cle. Dans son livre publi� en 1973, Sails of Hope [Les Voiles de l'espoir], il pr�tendait que Christophe Colomb �tait secr�tement juif et que son c�l�bre voyage vers l'h�misph�re occidental en 1492 �tait en r�alit� la qu�te d'une nouvelle patrie pour les juifs d'Europe [29].

Un �chasseur de nazis� frauduleux

La r�putation de Wiesenthal comme premier �chasseur de nazis� du monde est enti�rement imm�rit�e. Sa plus grande r�alisation, en plus de trente ans de recherche de �criminels nazis�, a �t� le r�le qu'il aurait jou� dans la localisation et la capture d'Adolf Eichmann. (Eichmann dirigeait pendant la guerre le d�partement SS des Affaires juives. Il fut enlev� par des agents isra�liens � Buenos Aires en 1960 et pendu � J�rusalem, apr�s un proc�s qui a retenu l'attention des m�dias du monde entier.)
Mais Isser Harel, le fonctionnaire isra�lien � la t�te du commando qui captura Eichmann, a d�clar� sans �quivoque que Wiesenthal n'�tait �strictement pour rien� dans la capture. (Harel est un ancien dirigeant � la fois du Mossad et du Shin Bet, les agences de s�curit� isra�liennes pour l'�tranger et pour l'Int�rieur.) De surcro�t, Arnold Forster, conseiller g�n�ral de l'Anti-Defamation League [la Ligue antidiffamation] du B'nai B'rith, la puissante organisation sioniste, a rapport�, dans son livre Square One, que, juste avant la capture d'Eichmann par les Isra�liens en Argentine, Wiesenthal le situait � la fois au Japon et en Arabie Saoudite. Quand le gouvernement isra�lien refusa d'accorder � Wiesenthal des fonds pour rechercher Eichmann, le �chasseur de nazis� fit une d�claration � la presse isra�lienne dans laquelle il pr�tendit que le gouvernement refusait son aide pour capturer l'ancien SS [30].
L'une des affaires les plus spectaculaires de Wiesenthal a concern� un homme de Chicago du nom de Frank Walus.
Dans une lettre dat�e du 10 d�cembre 1974, il accusa ce Walus d'avoir �livr� des juifs � la Gestapo� � Czestochowa et � Kielce, en Pologne, durant la guerre. Cette lettre provoqua une enqu�te de la part du gouvernement am�ricain et une campagne judiciaire contre Walus [31]. En mai 1981, le Washington Post fit para�tre un article sur cette affaire intitul� :

Le nazi qui n'en avait jamais �t� un : comment une chasse aux sorci�res lanc�e par la justice, la presse et des enqu�teurs a fl�tri un homme innocent en le pr�sentant comme un criminel de guerre.

Le long article, qui fut reproduit par l'American Bar Association [Association du barreau am�ricain], signalait :

En janvier 1977, le gouvernement des �tats-Unis accusa un habitant de Chicago du nom de Frank Walus d'avoir commis des atrocit�s en Pologne pendant la seconde guerre mondiale.
Dans les ann�es qui suivirent, cet ouvrier d'usine � la retraite dut recourir � l'endettement pour r�unir plus de 60 000 dollars afin d'assurer sa d�fense. Il comparut au tribunal tandis que onze juifs survivants de l'occupation nazie en Pologne attestaient qu'ils l'avaient vu assassiner des enfants, une vieille femme, une jeune femme, un bossu et d'autres personnes encore.
[�]
Des preuves �crasantes montrent que Walus n'�tait pas un criminel de guerre nazi, qu'il n'�tait pas m�me en Pologne pendant la seconde guerre mondiale.
[�] Dans une atmosph�re de haine et de d�go�t voisine de l'hyst�rie, le gouvernement pers�cutait un innocent.
En 1974, Simon Wiesenthal, le c�l�bre �chasseur de nazis� de Vienne, avait accus� Walus d'�tre �un Polonais de Chicago qui avait collabor� avec la Gestapo dans les ghettos de Czestochowa et de Kielce et qui avait livr� un certain nombre de juifs � la Gestapo�
[32].

L'hebdomadaire de Chicago Reader fit un reportage sur l'affaire sous forme d'un article d�taill�, paru en 1981 et intitul� : �La pers�cution de Frank Walus : Pour capturer un nazi : Le gouvernement am�ricain voulait un criminel de guerre, alors, avec l'aide de Simon Wiesenthal, de la police isra�lienne, de la presse locale et du juge Julius Hoffman, il en a invent� un� [33]. L'article �non�ait :

On est en droit de supposer que les �rapports� re�us par Wiesenthal [pour accabler Walus] �taient en fait des rumeurs [�]. En d'autres termes, Simon Wiesenthal n'avait aucune preuve � l'encontre de Walus. Ce qui ne l'emp�cha pas de le d�noncer.
Tandis que l'affaire Walus �tait en cours d'instruction aupr�s d'Hoffman
[le juge], on projetait Holocaust � la t�l�vision. A la m�me �poque, c'est-�-dire en avril 1978, Simon Wiesenthal vint � Chicago o� il donna des interviews dans lesquelles il s'attribuait le m�rite de l'affaire Walus. �Comment un chasseur de nazis a aid� � trouver Walus�, fut la manchette du quotidien Sun-Times, suivie d'un r�cit sign� Bob Olmstead. Wiesenthal d�clara � Abe Peck, du Sun-Times qu'il �n'avait jamais fait d'erreur d'identit�. �Je sais qu'il y a des milliers de gens qui attendent que je commette une erreur�, d�clara-t-il.

Ce fut seulement apr�s une bataille judiciaire �puisante que l'homme qui avait �t� calomni� et agress� physiquement sous pr�texte qu'il �tait �le boucher de Kielce� r�ussit finalement � prouver qu'il avait pass� les ann�es de guerre en paisible ouvrier agricole en Allemagne. Le comportement irresponsable et t�m�raire de Wiesenthal dans l'affaire Walus aurait d� suffire pour le discr�diter � titre d�finitif en tant qu'enqu�teur digne de confiance. Mais sa r�putation �de Teflon� surv�cut m�me � cela [34].
Apr�s une semblable affaire au Canada qui s'�tait achev�e sur la d�confiture de Wiesenthal, le journal Toronto Sun fit ce commentaire dans son �ditorial : �Il semble que les �l�ments fournis par le chasseur de nazi professionnel Simon Wiesenthal sont inexacts, mais qu'on ne se g�ne pas pour les r�p�ter [dans les m�dias].� [35]
Une grande partie du mythe de Wiesenthal est fond�e sur sa chasse de J. Mengele, le m�decin qui �tait � Auschwitz pendant la guerre et qu'on aurait appel� l'�ange de la mort�.
Wiesenthal ne cessait de pr�tendre qu'il �tait sur les talons de Mengele.
Wiesenthal racontait que ses informateurs avaient �vu� ou �juste manqu� l'insaisissable m�decin au P�rou, au Chili, au Br�sil, en Espagne, en Gr�ce et dans une demi-douzaine d'endroits au Paraguay [36].
C'est au cours de l'�t� 1960 qu'il fut le plus pr�s de saisir sa proie. Wiesenthal raconta que Mengele �tait parti se cacher dans une petite �le de Gr�ce, d'o� il s'�tait �chapp� juste quelques heures plus t�t. Wiesenthal continua � colporter cette histoire avec force d�tails pr�cis, m�me apr�s qu'un journaliste, qu'il avait pay� pour v�rifier les faits, l'eut inform� que le r�cit �tait faux de bout en bout [37].
Selon un autre bobard de Wiesenthal, Mengele organisa le meurtre, en 1960, d'une de ses anciennes victimes, une femme qu'il �tait cens� avoir st�rilis�e � Auschwitz. Apr�s avoir retrouv� sa trace, et rep�r� son tatouage caract�ristique du camp, dans un h�tel d'Argentine o� il �tait descendu, Mengele aurait pr�tendument organis� son meurtre parce qu'il craignait qu'elle ne le d�nonce. Il se r�v�la que la femme en question n'�tait jamais all�e en camp de concentration, n'avait pas de tatouage, n'avait jamais rencontr� Mengele, et que sa mort �tait un simple accident d'alpinisme [38].
Mengele d�nait r�guli�rement dans les meilleurs restaurants d'Asunci�n, capitale du Paraguay, disait Wiesenthal en 1977, et il �tait cens� circuler dans la ville � bord de sa Mercedes Benz noire, accompagn� d'une troupe de gardes arm�s [39]. Wiesenthal annon�a en 1985 qu'il �tait �� 100 % certain� que Mengele �tait parti se cacher au Paraguay au moins jusqu'� juin 1984 et il accusa la famille de Mengele, en Allemagne de l'Ouest, de savoir exactement o�. En fin de compte, Wiesenthal se trompait compl�tement. Il fut plus tard d�finitivement �tabli que Mengele �tait mort en 1979 au Br�sil, o� il avait v�cu pendant des ann�es, pauvre et anonyme [40].
En v�rit�, au �Centre de documentation� de Wiesenthal � Vienne, le dossier Mengele, plein � craquer, �tait un tel fouillis d'informations inutiles que, selon les termes du Times de Londres, il �ne faisait que maintenir des mythes qui se nourrissaient de leurs propres affirmations et ne donnait gu�re satisfaction � ceux qui apparemment avaient besoin d'une r�ponse d�finitive sur le sort de Mengele� [41]. M�me l'ancien ambassadeur d'Isra�l au Paraguay, Benjamin Varon, critiqua prudemment la campagne bidon lanc�e contre Mengele en 1983 : �Wiesenthal fait p�riodiquement des d�clarations o� il nous annonce qu'il est sur le point de l'attraper, peut-�tre parce que Wiesenthal doit se procurer des fonds pour ses activit�s et que le nom de Mengele fait toujours recette.� [42]
Selon les termes de G. Posner et John Ware, co-auteurs du livre Mengele : The Complete Story [Mengele : Toute l'histoire], Wiesenthal a pass� des ann�es � cultiver assid�ment une image mythique de sa personne, �celle d'un d�tective infatigable et opini�tre, confront� au pouvoir tout-puissant et funeste de Mengele et d'un vaste r�seau nazi�. A cause du chic qu'il a pour �parler pour la galerie�, affirment en conclusion Posner et Ware, Wiesenthal �a fini par mettre en p�ril sa cr�dibilit� [43].
Un jour, Bruno Kreisky, chancelier d'Autriche et lui-m�me d'origine juive, r�suma ainsi son attitude sans �quivoque � l'�gard du �chasseur de nazis� :

L'ing�nieur Wiesenthal, ou quel que soit son titre, me d�teste parce qu'il sait que je m�prise son activit�. Le groupe Wiesenthal est une mafia quasi politique qui travaille contre l'Autriche avec des m�thodes scandaleuses. Wiesenthal est connu pour �tre quelqu'un qui n'est pas tr�s soucieux de la v�rit�, qui n'est pas tr�s s�lectif dans ses m�thodes et qui utilise des trucs. Il pr�tend qu'il est le �chasseur d'Eichmann� alors que chacun sait que c'est un service secret qui a fait le travail et que Wiesenthal s'en attribue le m�rite [44].

Wiesenthal ne se trompe pas toujours, bien s�r. En 1975, il reconnaissait, dans une lettre publi�e dans un p�riodique britannique, qu'�il n'y avait pas eu de camps d'extermination sur le sol allemand� [45]. Il reconnaissait ainsi implicitement que les all�gations avanc�es par le tribunal de Nuremberg au lendemain de la guerre et ailleurs, selon lesquelles Buchenwald, Dachau et d'autres camps en Allemagne proprement dite �taient des �camps d'extermination�, n'�taient pas vraies.

�La commercialisation de l'Holocauste�

Simon Wiesenthal et le Centre de Los Angeles qui porte son nom �commercialisent� et �banalisent� l'Holocauste, si l'on en croit le directeur du centre de l'Holocauste de Yad Vashem en Isra�l. L'accusation a �t� rapport�e par le quotidien isra�lien Ha'aretz en d�cembre 1988 [46]. L'hebdomadaire de Brooklyn The Jewish Press commenta ainsi cette accusation : �Le m�contentement de Yad Vashem � propos de la fa�on dont le centre Simon Wiesenthal commercialise l'Holocauste est bien connu depuis longtemps, mais c'est la premi�re fois qu'il le manifeste aussi ouvertement.�
Wiesenthal a �lanc� le chiffre de �11 millions de personnes extermin�es dans l'Holocauste � six millions de juifs et cinq millions de non juifs�, affirma le directeur. Quand on lui demanda pourquoi il donnait ces chiffres, Wiesenthal r�pondit :

Les gentils ne feront pas attention si nous ne mentionnons pas �galement leurs victimes.

Wiesenthal �a choisi "cinq millions [de gentils]" parce qu'il voulait un nombre "diplomatique", un nombre qui t�moignerait d'un grand nombre de victimes chez les gentils mais qui ne soit en aucun cas sup�rieur au nombre des juifs��
Le Centre de Los Angeles paie 75 000 dollars par an � Wiesenthal pour l'utilisation de son nom, dit le directeur de Yad Vashem. �Le peuple juif fait beaucoup de choses grossi�res�, ajoute le rapport, mais :

le Centre Wiesenthal a atteint le comble : il utilise au maximum les sujets sensibles dans le but de collecter des fonds�

The Jewish Press, qui pr�tend �tre le journal de la communaut� juive d'expression anglaise le plus lu d'Am�rique, continuait ainsi : �Ce que font Wiesenthal et le Centre de Los Angeles qui porte son nom revient � banaliser l'Holocauste, � lui enlever cette haine-du-juif qui lui est sp�cifique. Et, bien s�r, les juifs vont continuer � le soutenir parce que c'est tellement � la mode.�
On demande souvent � Wiesenthal pourquoi il ne pardonne pas � ceux qui ont pers�cut� les juifs il y a plus de quarante ans. Sa r�ponse classique consiste � dire que, s'il a le droit, lui, de pardonner, il n'a pas le droit de pardonner de la part des autres. Mais c'est l� un sophisme digne du Talmud. Si l'on se fonde sur un pareil raisonnement, il n'a pas non plus le droit d'accuser et de traquer quiconque au nom des autres. Wiesenthal n'a jamais limit� sa �chasse� � ceux qui ont fait de lui, personnellement, une victime.
Il est difficile de dire au juste ce qui anime cet homme digne d'attention. Est-ce la recherche de la renomm�e ou des louanges ? Ou essaie-t-il de faire oublier un �pisode honteux de son pass� ?
Wiesenthal appr�cie manifestement les louanges qu'il re�oit. �C'est un homme au moi tr�s d�velopp�, sensible aux t�moignages d'estime et fier de [ses] titres honoris causa� , a-t- on pu lire dans The Los Angeles Times [47]. Bruno Kreisky a fourni une explication plus simple. Il dit que Wiesenthal �est men� par la haine� (von Hass diktiert) [48].
A la lumi�re d'un dossier si bien fourni en tromperies, mensonges et preuves d'incomp�tence, l'�loge extravagant dont on a combl� cet homme m�prisable refl�te le pouvoir de corruption par l'argent, et l'absence de principes de notre �poque.


  1. Cit� dans : M. Weber, �Nazi Hunter' Caught Lying [Chasseur de nazis pris en flagrant d�lit de mensonge]�, Spotlight, Washington, DC, 26 octobre 1981, p. 9.

  2. Interrogatoire de S. Wiesenthal les 27 et 28 mai, n� 2820, conduit par Curt Ponger. Dossier des Archives nationales de Washington, �Records of the U.S. Nuremberg War Crimes Trials Interrogations, 1946-49�, dossier n� 238, microfilm M-1019, rouleau 79, images 460-469 et 470-476.

  3. �Demande d'aide� aupr�s du PCIRO (Organisation internationale pour les r�fugi�s, en Autriche), remplie et sign�e par Wiesenthal, en date du 16 janvier 1949. Ce document a servi de pi�ce � conviction dans l'affaire Walus. Photocopie en possession de l'auteur.

  4. S. Wiesenthal, The Murderers Among Us , �dit� par Joseph Wechsberg, New York, McGraw Hill, 1967.

  5. Interrogatoire de S. Wiesenthal, 27 mai 1948, p. 1-2.

  6. Murderers Among Us, p. 27.

  7. Murderers Among Us, p. 29-35. Ce r�cit n'est pas incompatible avec ses d�clarations de 1948 et de 1949.

  8. Interrogatoire du 27 mai 1948, p. 2.

  9. Interrogatoire du 28 mai 1948, p. 1-2.

  10. Interrogatoire du 28 mai 1948, p. 5.

  11. Murderers Among Us, p. 35-37.

  12. Murderers Among Us, p. 37-38. Interrogatoires du 27 mai 1948, p. 2, et du 28 mai 1948, p. 5.

  13. Murderers Among Us, p. 39-44. Interrogatoire du 27 mai 1948, p. 2-3.

  14. KZ Mauthausen, Linz, Ibis-Verlag, 1946. Voy., ci-apr�s, p. 197.

  15. �Firing Squad [Peloton d'ex�cution]�, Life, �dition am�ricaine, 11 juin 1945, p. 50. Voy., ci-apr�s, p. 196.

  16. Voy. �galement M. Weber, �The Sleight-of-Hand [le tour de passe-passe] of Simon Wiesenthal�, The Journal of Historical Review, printemps 1984, vol. 5, n� 1, p. 120-122.

  17. S. Wiesenthal, KZ Mauthausen (1946). Ces �aveux� sont une version quelque peu modifi�e du document de Nuremberg NO-1973 (en polonais) ou PS-1515 (en allemand).

  18. Selon l'Encyclopaedia Judaica (�Mauthausen�, EJ, vol. 11, p. 1138), au total 335 000 personnes furent d�tenues � Mauthausen et dans ses camps satellites (comprenant Hartheim) � un moment ou � un autre.

  19. S. Wiesenthal, KZ Mauthausen (1946).

  20. Voy. R. Faurisson, �Comment les Britanniques ont obtenu les aveux de Rudolf H�ss, commandant d'Auschwitz�, A.H.R. n� 1, printemps 1987, p. 137-152 ; Hans Fritzsche, The Sword in the Scales [L'�p�e dans la balance] , Londres, 1953, p. 185 ; M. Weber, �Allies Used Torture�� [Les Alli�s ont utilis� la torture�], The Spotlight, 24 d�cembre 1979, p. 8 ; Gerald Reitlinger, The Final Solution, Londres, Sphere, 1971, p. 515.

  21. USA Today, 21 avril 1983, p. 9A.

  22. Murderers Among Us, p. 44.

  23. Evelyn Le Ch�ne, Mauthausen : The History of a Death Camp, Londres, 1971, p. 166-168 et 190-191.

  24. �Mauthausen�, Encyclopaedia Judaica, New York & J�rusalem, 1971, vol. 11, p. 1138.

  25. C. Moritz, �d., Current Biography 1975, New York, H.W. Wilson, 1975, p. 442 ; interrogatoire de Wiesenthal du 27 mai 1948, p. 3.

  26. R. Faurisson, �Le savon juif�, Annales d'histoire r�visionniste, n� 1, printemps 1987, p. 153-159. Le mythe du �savon humain� est repris, notamment, dans H. Kamm, �Elie Wiesel's Hometown� [La Ville natale d'Elie Wiesel], The New York Times, 9 d�cembre 1986, p. A9.

  27. Der Neue Weg, Vienne, n� 17/18, 1946, p. 4-5. L'article est intitul� �RIF� et sign� �Ing. Wiesenth.� (Ing�nieur Wiesenthal).

  28. Der Neue Weg, Vienne, n� 19/20, 1946, p. 14-15. L'article est intitul� �Seifenfabrik Belsetz� (L'usine de savon de Belzec) et sign� �Ing. S. Wiesenth.�.

  29. S. Wiesenthal, Sails of Hope, Macmillan, 1973.

  30. S. Birnbaum, �Wiesenthal's claim on Eichmann disputed by former Mossad head� [La revendication de Wiesenthal sur Eichmann contest�e par un ancien dirigeant du Mossad], Daily News Bulletin de l'Agence T�l�graphique juive, New York, 4 avril 1989 (envoi dat� du 3 avril). Voy. aussi �Israeli Spy Terms Wiesenthal No Help in Finding Eichmann� [Selon un espion isra�lien, Wiesenthal n'a pas aid� � trouver Eichmann], d�p�che Reuter de New York, St. Louis Dispatch, 9 avril 1989.

  31. Michael Arndt, �The Wrong Man� [Ce n'�tait pas lui]], Sunday, The Chicago Tribune Magazine, 2 d�cembre 1984, p. 15-35, et, en particulier, p. 23.

  32. �The Nazi Who Never Was� [Le Nazi qui n'en avait jamais �t� un], Washington Post, 10 mai 1981, p. B5, B8.

  33. �The Persecution of Frank Walus�, Reader (Chicago), 23 janvier 1981, p. 19, 30.

  34. Pr�cisons de quelle fa�on spectaculaire Frank Walus, plus chanceux en cela que Demjanjuk devant ses juges isra�liens, put, en derni�re minute, prouver son innocence. Les �t�moins� juifs avaient d�clar� � l'instruction que Walus �tait un colosse, un �g�n�ral SS� pour certains. Au proc�s, on vit appara�tre un tout petit homme fr�le. La contradiction n'�mut ni le juge, ni la presse. On s'acheminait vers une condamnation quand, soudain, on retrouva le nom et l'emplacement de la ferme allemande qui avait, pendant la guerre, employ� le jeune Frank. Une foule de preuves fut apport�e et, parmi celles-ci, la plus �mouvante de toutes : la photographie du jeune Polonais, aussi fr�le autrefois en Allemagne qu'il l'�tait aujourd'hui devant le tribunal am�ricain. A cause de S. Wiesenthal, la vie de F. Walus �tait devenue un v�ritable calvaire, m�me au sens physique du terme (violentes agressions physiques, multiples attaques cardiaques, incapacit� de se soigner correctement � cause de son d�nuement), et la sant� du malheureux ne s'en est jamais remise. � NDLR.

  35. Cit� dans M. Weber, �The Sleight-of-Hand of Simon Wiesenthal�, The Journal of Historical Review, printemps 1984, p. 120-122.

  36. Gerald L. Posner et John Ware, Mengele : The Complete Story, New York, Dell, 1987, p. 220-221 ; Gerald Astor, The �Last� Nazi : The Life and Times of Dr. Joseph Mengele, Toronto, Paperbacks, 1986, p. 202.

  37. G. Posner et J. Ware, Id., p. 220.

  38. G. Posner et J. Ware, Id., p. 179-180 ; G. Astor, Id., p. 178-180.

  39. Time Magazine, 26 septembre 1977, p. 36-38. Cit� dans G. Posner et J. Ware, Id., p. 219.

  40. �Hunting the "Angel of Death"� [La chasse � l'�Ange de la mort�], Newsweek, 20 mai 1985, p. 36-38. Voy. aussi M. Weber, �Lessons of the Mengele Affair�, The Journal of Historical Review, automne 1985 (vol. 6, n� 3), p. 382. En outre, sur l'alt�ration de la v�rit� dans l'affaire �Mermelstein-Institute for Historical Review�, voy. M. Weber, �Declaration�, The Journal of Historical Review, printemps 1982 (vol. 3, n� 1), p. 42-43 ; M. Weber, �Albert Speer and the "Holocaust"�, The Journal of Historical Review, hiver 1984 (vol. 5, n� 2-4), p. 439.

  41. Tom Bower dans The Times, Londres, 14 juin 1985, p. 14. Cit� dans G. Posner et J. Ware, Id., p. 222-223.

  42. Midstream, d�cembre 1983, p. 24. Cit� dans G. Posner et J. Ware, Id., p. 219.

  43. G. Posner et J. Ware, Id., p. 222-223.

  44. �Was hat Wiesenthal zu verbergen ?� [Wiesenthal a-t-il quelque chose � cacher ?], Deutsche National-Zeitung, Munich, 11 novembre 1988, p. 4.

  45. Lettre de Wiesenthal dans Books & Bookmen, Londres, avril 1975, p. 5 ; plus tard il nia fallacieusement avoir fait une telle d�claration. Dans une lettre du 12 mai 1986 adress�e au professeur John George de la Central State University d'Edmond, dans l'Oklahoma (copie en possession de l'auteur), Wiesenthal �crivait : �Je n'ai jamais d�clar� qu'"il n'y avait pas eu de camps d'extermination sur le sol allemand". Cette citation est fausse, je n'aurais jamais pu dire une chose pareille.�

  46. Ha'aretz, 16 d�cembre 1988. Repris par Jewish Press, Brooklyn, NY, 23 d�cembre 1988.

  47. Cit� dans M. Weber, Spotlight, 26 octobre 1981, p. 9.

  48. Deutsche National-Zeitung, Munich, 8 juillet 1988, p. 7.


La R.H.R. reviendra sur le cas de Simon Wiesenthal et, en particulier, sur un document le concernant que Robert Faurisson vient de d�couvrir aux Archives nationales de Washington. S. Wiesenthal s'est vant�, dans la presse fran�aise, d'avoir, en 1978, chass� de son domicile, � Vienne, R. Faurisson qui lui rendait visite. En r�alit�, il ne savait pas � cette �poque qui �tait R. Faurisson venu l'interroger sur Anne Frank ; il l'avait aimablement re�u et lui avait m�me fourni par �crit le nom et l'adresse d'un centre de recherches � Vienne ; R. Faurisson poss�de toujours cet �crit.
L'ouvrage
Justice n'est pas vengeance (R. Laffont, 1989), qui se pr�sente comme une autobiographie de S. Wiesenthal, ne comporte pas m�me le nom de F. Walus ; en revanche, avec l'inconscience de la forfanterie dans le crime, l'auteur ne nous fait gr�ce d'aucun d�tail sur les mensonges, les supercheries, les trucages qui lui ont permis de diffamer publiquement, gr�ce � une presse complaisante ou gr�ce au cin�ma, ceux qu'il pourchassait jusqu'� la condamnation, jusqu'� l'�puisement, jusqu'� la mort ou jusqu'au suicide. Il est probable que S. Wiesenthal, le �chasseur de nazis�, n'a pas d�couvert un seul �criminel de guerre� mais qu'il s'est content� de faire rouvrir des dossiers de �criminels de guerre� d�j� jug�s et condamn�s ; il a, par les moyens les plus vils, r�activ� des affaires class�es et suscit� de nouveaux proc�s, mais, cette fois-ci, � grand spectacle.

*

Trois premi�res photographies ci-dessous : Dans sa livraison du 11 juin 1945, le magazine am�ricain Life a publi� la photographie de trois soldats allemands fusill�s par un peloton d'ex�cution de l'arm�e am�ricaine pendant la bataille des Ardennes (d�cembre 1944).

Quatri�me photographie ci-dessous : Ce dessin de Simon Wiesenthal, extrait de son livre KZ Mauthausen, publi� en 1946, montre trois d�tenus mis � mort par la barbarie allemande dans le camp de concentration de Mauthausen. On remarquera la tenue ray�e des d�port�s. S. Wiesenthal a-t-il r�ellement �t� le t�moin de cette ex�cution ? Il suffit de se reporter ci-dessus � la photographie du magazine Life pour constater la source de son inspiration. S. Wiesenthal ne cesse de se pr�senter en t�moin vivant de la mort de �millions� de victimes de la brutalit� des nazis mais il est incapable de fournir � ses lecteurs une seule illustration tir�e de sa propre exp�rience. Il lui faut mentir et plagier. L'ironie veut qu'en fin de compte il ait, pour illustrer une fausse ex�cution par des Allemands, utilis� une vraie ex�cution d'Allemands par des Am�ricains.


Revue d�Histoire R�visionniste, n� 5, novembre 1991, p. 180-197


Retournez � la table de mati�res de RHR n� 5